Chers collègues et amis,
Nous sommes heureux de vous informer que McGill-Queen’s University Press vient de publier un ouvrage important
Unravelling MAiD in Canada: Euthanasia and Assisted Suicide as Medical Care,
Édité par la Dre Ramona Coelho, le Dr K. Sonu Gaind et le professeur de droit Trudo Lemmens.
« Dans une perspective interdisciplinaire, avec des contributions d’auteurs ayant une expérience vécue, des perspectives autochtones et une expertise en médecine, en santé mentale, en handicap, en droit et en éthique, Unravelling MAiD in Canada interpelle les lecteurs sur les préoccupations éthiques, médicales, juridiques, sociétales et relatives aux droits des personnes handicapées qui ont été soulevées à propos de cette pratique irréversible qui a fait l’objet d’un vif débat. »
On peut le commander chez MQUP et d’autres libraires en ligne.
**
À l’approche des élections fédérales, le Collège des Médecins du Québec continue de faire pression pour l’expansion de l’AMM, sans tenir compte de son mandat de protection du public. La Presse a publié la semaine dernière une lettre de son président, le Dr Mauril Gaudreault, pressant les candidats de s’engager à l’égard de l’AMM par demande anticipée.
La réponse du Collectif à La Presse est reproduite ci-dessous. Elle n’a pas été publiée.
**
En mars, le Comité des droits des personnes handicapées des Nations Unies a recommandé au Canada d’abroger le volet 2 de l’AMM (pour les personnes dont le décès n’est pas raisonnablement prévisible). Le Comité a déclaré que la loi actuelle « est fondée sur des perceptions négatives et capacitistes de la qualité et de la valeur de la vie des personnes handicapées, notamment sur le fait que la « souffrance » est intrinsèque au handicap plutôt que sur le fait que l’inégalité et la discrimination causent et aggravent la « souffrance » des personnes handicapées ».
Le seul parti politique à avoir réagi au rapport est le parti Vert, qui a soutenu la recommandation des Nations unies.
**
En effet, les nombreux abus connus de la loi permettant l’AMM sont très loin du discours de la plupart des partis politiques. Dans la pièce jointe, fournie par Vivre dans la Dignité, vous pouvez lire ce que chaque parti a dit ou n’a pas dit sur cette question brûlante.
**
Il y a beaucoup de choses à prendre en compte lorsque nous réfléchissons au vote de lundi.
Salutations cordiales,
Catherine Ferrier
**
Article d’opinion envoyé à La Presse le 22 avril 2025
Réponse à : Le prochain gouvernement doit permettre les demandes anticipées
Une fois de plus, le Collège des médecins du Québec (CMQ) s’engage dans l’activisme politique, ce qui est étranger à son mandat d’assurer la qualité de la médecine et de protéger le public. Nous, médecins, sommes obligés de payer une cotisation au CMQ pour conserver notre permis d’exercice, et les fonds sont utilisés pour promouvoir des positions politiques extrêmes.
Le CMQ exhorte les politiciens fédéraux à autoriser l’aide médicale à mourir (AMM) par demande anticipée (permise par la loi québécoise mais contraire au Code criminel du Canada) et pour les maladies mentales (option fermement rejetée par le gouvernement du Québec).
Il est bien connu à travers le Canada que de nombreuses personnes demandent et reçoivent l’AMM en raison de la solitude, de l’isolement, de la pauvreté et du manque d’accès aux soins médicaux, au soutien social et à un logement abordable. Il existe des anecdotes indiquant la même tendance au Québec, mais peu d’informations spécifiques parce que personne ne les recherche, comme l’a fait récemment l’Ontario, ce qui a donné lieu à des révélations choquantes.
Les seules données dont dispose la Commission sur les soins de fin de vie du Québec sont auto-déclarées par les prestataires de l’AMM, un moyen douteux de contrôler une pratique qui constitue un acte criminel si la loi n’est pas respectée. Malgré cette limite, la Commission a sonné l’alarme en 2023 au sujet du nombre croissant de cas limites ou non conformes à la loi. La Commission a rappelé aux médecins que le deuxième avis médical n’est pas une formalité, que le magasinage pour trouver un avis favorable n’est pas acceptable, et que l’âge avancé n’est pas une maladie grave justifiant l’AMM. Le CMQ s’est plaint, en réponse, qu’il ne fallait pas faire peur aux médecins et les empêcher de pratiquer l’AMM. Qu’en est-il de la protection du public ?
Les personnes atteintes de démence comptent parmi les plus vulnérables de nos concitoyens et doivent être protégées. Lorsqu’elles souffrent, c’est presque toujours lié à leurs conditions de vie et à l’attitude de leur entourage, et non à leur maladie en tant que telle.
L’AMM par demande anticipée signifie qu’une injection létale est administrée à une personne qui ne peut pas y consentir ou la refuser. Qu’y a-t-il de digne là-dedans ? Même certains prestataires d’AMM bien connus hésitent à l’administrer dans cette situation, invoquant la nécessité prévue d’attacher le patient ou de l’endormir, pour qu’il n’arrache pas le soluté.
L’AMM par demande anticipée est populaire dans les sondages en raison de la peur. Peur de souffrir, de vieillir, d’être abandonné, d’être un poids pour sa famille, ou d’être maltraité dans un hôpital ou un CHSLD à cause de l’âgisme, du capacitisme ou de l’insuffisance des ressources. Au lieu de chercher des solutions à ces peurs légitimes, le CMQ s’agite pour un raccourci vers la mort. Qu’en est-il de la protection du public ?
Sachez que le CMQ ne représente aucunement l’opinion de l’ensemble des médecins.
Catherine Ferrier
Médecin
Présidente, Collectif des médecins contre l’euthanasie
https://collectifmedecins.org/