Le Bulletin Collectif, octobre 2017

Collectif des médecins contre l’euthanasie

Le Bulletin Collectif, octobre 2017
Améliorons les soins. Rendons l’euthanasie impensable.

Chers amis,

« Il faut rendre au diable son dû », affirme le proverbe.

D’une certaine façon, nos adversaires méritent vraiment d’être cités en exemple. Beau temps, mauvais temps, avec un petit noyau d’activistes dévoués, ils poursuivent leur agitation en faveur de l’euthanasie. Pendant un demi-siècle (jusqu’au milieu des années quarante), ils ont promu ouvertement l’euthanasie, non seulement en tant que bénéfice pour la victime – malade ou handicapée – mais également comme une sorte d’hygiène sociale qui débarrasserait la collectivité du bois mort, de la dépendance onéreuse et des bouches inutiles. Au moins avaient-ils, à cette époque, la vertu de la franchise.

L’amplitude de cette mentalité discriminatoire a éventuellement pu être mesurée aux États-Unis et en Grande-Bretagne, deux pays dont 30% de la population a appuyé le programme d’euthanasie. L’honneur de notre société a cependant été préservé par le fait que le seuil critique de la démocratie n’a jamais été atteint…

 

Sincèrement,

Catherine Ferrier

Présidente


 

Nouvelles du Collectif

Au début d’octobre, le Collectif des médecins contre l’euthanasie a présenté une soumission au Comité d’experts du CAC sur l’aide médicale à mourir. Le panel a été convoqué à la demande de l’ex-ministre canadienne de la Santé, Jane Philpott, et du ministre canadien de la Justice, Jody Wilson-Raybould, pour examiner la possibilité d’élargir l’accès à l’euthanasie à trois cas: les demandes faites par des “mineurs matures”, les demandes anticipées et les demandes se rapportant à des situations où la maladie mentale est le seul problème de santé sous-jacent.

La soumission >>

Le comité >>

 

La voix des médecins

  • Dr Tom Hutchinson explique le concept des soins holistiques: et si les médecins écoutaient vraiment leurs patients? (45 min.)
  • Dr. Ghauri Aggarwal, médecin australien en soins palliatifs affirme que la demande d’aide à mourir représente l’ultime médicalisation de la mort. Elle s’ajoute à la liste des options cliniques disponibles lorsque les médecins manquent de compétences ou de temps pour gérer la complexité de la souffrance. Elle devient une procédure facile et prête à utiliser lorsque le temps, les ressources et l’expertise manquent aux médecins. Voulons-nous vivre dans ce genre de société?
  • Dr Raymond Duperval, médecin retraité dont l’épouse souffre d’Alzheimer, contre l’euthanasie par demande anticipée.
  • Des médecins se prononcent en Australie:101 oncologues >>

    Lettre ouverte des professionnels en soins palliatifs >>

    Les professionnels de la santé disent non >>

 

Agissons

Pétition en faveur de la pratique médicale en CHSLD au Québec
Les grands efforts déployés par les médecins de famille pour inscrire 85 % de la population québécoise, en lien avec la perspective de la loi 20, ont eu pour effet indésirable une découverture de la prise en charge médicale des clientèles en CHSLD. Ce milieu de soins ne permet pas aux médecins de famille qui y travaillent d’avoir une reconnaissance pour la  prise en charge de cette population vulnérable.
Nous vous invitons à lire et à signer la pétition accessible par le lien ici >>

Vous pouvez aussi signer L’engagement des professionnels de la santé contre la torture afin de soutenir cette cause qui s’apparente à la nôtre de différentes manières.

 

Nouvelles-médias

 

Nouvelles des tranchées

Selon un sondage effectué par l’Université de Sherbrooke, au Québec, 91% des aidants naturels interrogés accepteraient de permettre l’euthanasie des personnes mourantes inaptes. Commentaire d’Aubert Martin >>

Taylor Hyatt, Meurtre d’une adolescente anglaise, justifié par un préjugé envers les personnes handicapées

Comment distinguer la tristesse de la dépression à la fin de la vie.

Je meurs du cancer du cerveau: je me prépare à terminer ma vie. Puis j’ai continué à vivre.

L’été du mécontentement au Canada: les praticiens de l’euthanasie mettent en garde contre une “crise” nationale.

La SFAP (France) souhaite une société qui « porte le souci des plus faibles” plutôt que le “choix individuel”».

Justifier l’euthanasie en proposant le don d’organes par la suite : double cruauté.

Réflexions sur le stress et les fardeaux découlant de l’euthanasie des patients.

Si vous avez des expériences en rapport avec notre travail que vous aimeriez partager avec vos collègues, merci de les envoyer à info@collectifmedecins.org.

 

Ressources

Infographie d’iPanel.ca sur la transition vers une approche palliative

 

Evénéments

L’nstitut deVeber pour la bioéthique et la recherche sociale, conférence gratuite en anglais: “La conscience et l’objection de conscience des infirmières, des infirmiers et des autres professionnels de la santé: perspectives d’avenir dans l’éducation et la pratique”, par Dr. Christina Lamb (RN, PhD), mardi le 14 novembre 2017 au Carr Hall, 100 rue St-Joseph, Université de Toronto. Les portes ouvrent à 19h. Conférence à 19h30 précises.

 

Dans la littérature

BMJ Open, 2011:  A survey on self-assessed well-being in a cohort of chronic locked-in syndrome patients: happy majority, miserable minority

Journal of the American Geriatrics Society, 28 juillet 2017: Disparities in Treatment of Older Adults with Suicide Risk in the Emergency Department. Examen des dossiers. Beaucoup moins d’adultes suicidaires âgés, ayant obtenu un congé à la maison, ont reçu une évaluation de santé mentale comparativement à des adultes plus jeunes vivant des difficultés semblables.

Journal of Law and the Biosciences, 2 septembre 2017. Navigating the new era of assisted suicide and execution drugs. “La croyance omniprésente, voulant que ces médicaments toxiques garantissent une mort paisible et sans souffrance, doit être dissipée; la médecine moderne ne peut encore atteindre cet objectif.”

BMJ Open. 29 septembre 2017. Understanding patients’ experiences of the wish to hasten death: an updated and expanded systematic review and meta-ethnography. Analyse systématique des études examinant l’expérience des patients disant souhaiter devancer leur mort (huit pays). “[Le souhait de devancer la mort] vient d’une réaction à une souffrance physique, psychologique, sociale ou existentielle ayant un impact sur l’estime de soi, le sentiment de dignité et le sens de la vie d’un patient.”

The British Journal of Psychiatry. Octobre 2017. When unbearable suffering incites psychiatric patients to request euthanasia: qualitative study. 26 témoignages de patients en psychiatrie ayant demandé l’euthanasie ont été analysés. Cinq types de souffrance ont été identifiés: médicale, intrapersonnelle, interpersonnelle, sociétale et existentielle. Le désespoir est apparu comme étant un facteur influent important.  “L’euthanasie ne devrait jamais être vue (ou utilisée) comme moyen de résoudre les échecs sociétaux.”

The Lancet. 12 octobre 2017. Alleviating the access abyss in palliative care and the pain relief – an imperative of universal health coverage: the Lancet Commission report.

Geriatric Nursing. 14 octobre 2017. Geriatric palliative care: Meeting the needs of a growing population. Une étude sur les dossiers des patients hospitalisés en soins palliatifs et dont les consultations ont été analysées pour comprendre les modèles d’intervention utilisées au niveau des services de soins palliatifs. Le congé à domicile a été associé à des chances plus élevées de réadmission tandis qu’un transfert vers un hospice ou une discussion sur les objectifs des soins a été associé à des chances plus faibles de réadmission.

Si vous voyez des articles d’intérêt pour les médecins du Collectif, svp nous les transmettre ici : info@collectifmedecins.org.

 


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