Chers amis,
À l’approche de la fin de l’année 2022, les Canadiens et le monde entier sont de plus en plus alarmés par l’expansion spectaculaire de l’euthanasie dans notre pays.
10 000 personnes sont décédées par « l’aide médicale à mourir » au Canada en 2021.
Selon le dernier rapport de la Commission des soins de fin de vie, le Québec est devenu la capitale mondiale de l’euthanasie. 5,1 % des décès se feront par l’AMM en 2021-2022, contre 4,8 % aux Pays-Bas et 2,3 % en Belgique, pays où elle est légale depuis plus de 20 ans.
De plus en plus de cas révèlent des cas d’AMM sans consentement adéquat et des personnes demandant la mort par AMM en raison de la pauvreté, de l’absence de domicile et du manque de soutien médical et social, comme on peut le voir dans cet article d’Associated Press et dans de nombreux autres.
Cet article vaut la peine d’être lu dans son intégralité, y compris les liens vers les vidéos du ACEPA (Association canadienne des évaluateurs et des prestataires de l’AMM; en anglais : CAMAP -Canadian Association of MAiD Assessors and Providers). Il montre que le lobby de l’euthanasie est bien conscient que des Canadiens sont poussés vers l’AMM en raison de la pauvreté et de l’isolement social.
Un commentaire sur cette investigation se fait l’écho de préoccupations similaires concernant la pauvreté comme l’un des moteurs de l’AMM : Les médecins prestataires du suicide assisté qui admettent librement que leurs patients sont motivés par la pauvreté (en anglais).
Plus récemment au Royaume-Uni : La catastrophe de l’aide médicale à mourir au Canada est un avertissement pour la Grande-Bretagne (en anglais).
Le magasin de vêtements Simons s’est lancé dans la promotion de l’euthanasie, puis un reportage nous a appris que la femme handicapée figurant dans sa vidéo avait déclaré publiquement quelques mois plus tôt qu’elle cherchait à obtenir une AMM en raison du manque de soutien du système de soins de santé.
Et enfin (!) une chronique sur les dérives liées à l’AMM dans un média francophone.
Le Comité mixte spécial sur l’aide médicale à mourir a terminé ses audiences, mais le rapport ne sera déposé qu’en février 2023. Récemment, les présidents de psychiatrie de toutes les facultés de médecine canadiennes ont demandé un report, citant entre autres éléments inquiétants l’impossibilité de déterminer l’irrémédiabilité dans la maladie mentale. Au même moment, plusieurs de nos collègues ont participé à un panel sur TV Ontario, expliquant leurs inquiétudes face à une telle expansion.
Le 15 décembre, le gouvernement a réagi. Le ministre de la Justice, David Lametti, a annoncé l’adoption d’une loi visant à retarder l’échéance. C’est la seule chose responsable à faire. Voir ce commentaire du Dr Sonu Gaind, psychiatre.
Parmi les autres appels urgents, citons le plaidoyer de la communauté représentant les personnes handicapées, en faveur de la protection contre les lois de l’AMM et le tollé suscité par le fait que des vétérans se voient proposer l’AMM par des employés du ministère des Anciens Combattants alors qu’ils cherchent de l’aide (NB : vous pouvez sélectionner l’option pour la version française RTF de l’article dans le lien en bas de la page web). Comme l’a fait remarquer le Dr John Maher, cette réaction est valable, mais qu’en est-il du reste des Canadiens dont la vie est également mise en danger par la loi de l’AMM ?
Au Québec, nous nous attendons à ce que le gouvernement dépose en 2023 un nouveau projet de loi semblable au défunt projet de loi 38, et qui permettrait l’euthanasie par demande anticipée pour les personnes inaptes, ainsi que l’obligation pour toutes les maisons de soins palliatifs de fournir l’AMM. Le Collège des médecins du Québec veut aller encore plus loin, en préconisant l’euthanasie pour les troubles mentaux et pour les nouveau-nés.
Certains collègues et moi-même avons récemment fait part au Collège de nos préoccupations quant à sa position, mais n’avons jusqu’à présent reçu aucune réponse.
Le groupe Médecins, ensemble avec les Canadiens vulnérables milite en Ontario pour améliorer les mesures de protection des patients et promouvoir les droits de conscience des médecins.
Veuillez prendre un moment pour contacter vos représentants élus fédéraux et provinciaux afin de leur faire part de vos préoccupations concernant l’expansion vertigineuse de l’AMM.
Nous profitons de cette occasion pour souhaiter à tous nos membres et sympathisants de la joie dans toutes vos célébrations en cette période de fêtes. Nous vous remercions pour votre soutien tout au long de l’année et nous vous souhaitons tout ce qu’il y a de meilleur pour la nouvelle année 2023 !
Sincèrement,
Catherine Ferrier MD
Présidente