La confusion règne

Aux États-Unis, tout comme au Canada, il y a eu une recrudescence de discussions au sujet du suicide assisté. Le plus récent évènement au sud de nos frontières nous vient de l’histoire de Brittany Maynard, une femme de 28 ans qui souffre d’une tumeur inopérable au cerveau et qui a choisi de déménager en Oregon pour avoir accès au suicide assisté.

Dans l’édition en ligne du magazine Time hier, un cardiologue a publié un article qui semble favorable au suicide assisté. Mais le message n’est pas vraiment clair. Il écrit : « J’ai essayé de lutter contre la mort inévitable d’un patient, mais je sais que ça ne constitue pas toujours les meilleurs soins ». Il décrit ensuite deux cas dans lesquels il a été impliqué. Le premier cas relate le traitement agressif administré à un patient, malgré l’avis contraire d’un spécialiste des soins intensifs. L’autre implique l’utilisation de systèmes de support de vie.

L’article crée une confusion entre renoncer aux mesures héroïques, fournir des soins de confort, ou pratiquer le suicide assisté ou l’euthanasie . Cette confusion est largement répandue dans le grand public et même, dans une certaine mesure, dans la communauté médicale. Elle mène à la fausse impression que ceux qui s’opposent au suicide assisté « condamnent les gens à des souffrances prolongées ».

Il y a une logique boiteuse entre arrêter les mesures héroïques et mettre fin activement la vie. Nos collègues des soins palliatifs comprennent bien que les soins appropriés en fin de vie ne sont là ni pour prolonger indûment la vie ni pour hâter la mort. Il s’agit simplement de soulager la souffrance et d’accompagner le patient jusqu’à sa mort naturelle.

Il n’est pas surprenant que les médias et le public confondent ces problèmes, lorsque certains médecins eux-mêmes semblent ne pas saisir la différence.

Une de nos tâches est de veiller à ce que nos collègues et le public comprennent cette distinction, et réalisent que nous pouvons honorer les demandes de nos patients d’arrêter le traitement agressif, et soulager leurs souffrances sans avoir à les tuer.

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