Le Bulletin Collectif, septembre 2018

Au sujet des directives anticipées autorisant la mort. Nous pouvons faire beaucoup mieux…

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Bien avant l’adoption des lois permettant l’euthanasie au Québec et au Canada, lesquelles stipulent que l’euthanasie doit être demandée par une personne adulte et apte, on sentait monter la pression pour inclure aussi les personnes inaptes. Cette possibilité est maintenant considérée par un comité conseil du gouvernement canadien (Conseil des académies canadiennes). De plus, la Coalition Avenir Québec, récemment élue pour former le nouveau gouvernement provincial, a inclus cette possibilité dans son programme électoral.

D’autre part, un groupe de chercheurs (Gina Bravo et al.) a mené des sondages sur cette question auprès d’aidants naturelsd’infirmières et de médecins. Résultat: la majorité des répondants se  sont dit favorables à un élargissement de la loi pour permettre l’aide médicale à mourir par demande anticipée pour les personnes rendues inaptes à prendre des décisions. La pression est forte. Si c’est une bonne chose d’administrer la mort, pourquoi donc la refuser? Continuer à lire…

Rendons l’euthanasie impensable…

Sincèrement,

Catherine Ferrier
Présidente


 

La voix des médecins

Si vous faites publier un article, une lettre ou une entrevue sur un sujet pertinent, merci de nous les partager via info@collectifmedecins.org

Agissons

  • Le numéro de septembre 2018 de Médecin de famille canadienrapporte quelques recherches dénotant un fort parti-pris pro-euthanasie. Si vous ou l’un de vos collègues avez en votre possession ou êtes en train d’effectuer une recherche illustrant les effets néfastes de l’euthanasie ou du suicide assisté, nous apprécierions beaucoup le savoir; merci de nous envoyer cette information à  info@collectifmedecins.org pour que nous puissions la partager avec d’autres membres du Collectif des médecins.
  •  L’ Association des médecins omnipraticiens de Montréal tient présentement des élections en vue de choisir un nouveau Conseil d’administration. Les membres recevront toute l’information par courriel et les candidats doivent soumettre leur candidature d’ici le 9 octobre 2018. Nous vous prions de considérer la possibilité de vous présenter à cette élection afin de défendre les droits des médecins de ne pas euthanasier leurs patients. Si vous n’avez toujours pas reçu l’information nécessaire, vous pouvez nous contacter à info@collectifmedecins.org et il nous fera grand plaisir de vous l’envoyer.

Nouvelles-médias

  • En septembre, la Coalition Avenir Québec (CAQ) a relancé le débat sur l’aide médicale à mourir en promettant une consultation en vue d’une éventuelle extension aux individus atteints de la maladie d’Alzheimer ou de démence sévère. Cette déclaration a été jugée « irresponsable et outrageuse » par le réseau citoyen Vivre dans la Dignité qui a proposé que les efforts soient plutôt orientés vers l’important problème de l’accès à des soins palliatifs de qualité. Pour plus de détails: Aide médicale à mourir: l’engagement de la CAQ décrié
  • Dans une entrevue radiophonique accordée le 18 septembre 2018 à Radio X Saguenay, Aubert Martin, le directeur général de Vivre dans la Dignité, a dénoncé les déclarations de la CAQ et expliqué l’opposition de l’organisme à l’euthanasie et à l’aide médicale à mourir pour les individus souffrant de démence: Alzheimer: opposition à l’aide médicale à mourir.
  • Soucieux de prévenir une telle évolution, le gouvernement fédéral a pris position contre l’extension de l’euthanasie et de l’aide médicale à mourir, en avertissant du même coup les partis politiques du Québec qu’il contrecarrera les efforts de l’Assemblée nationale pour élargir l’accès à l’aide médicale à mourir. Dans une entrevue au journal Le Devoir, l’attaché de presse du Ministère de la Justice fédéral, Ian McLeod, a déclaré que le droit criminel relève de la compétence législative exclusive du Parlement du Canada: Une bataille à venir autour de l’aide médicale à mourir?
  • Alors que les sondages indiquent qu’une majorité de Canadiens préfèrent mourir à domicile, un rapport de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) montre que seulement 15% des Canadiens reçoivent des soins palliatifs à domicile dans leur dernier mois de vie (basé sur les données disponibles). Il faut garder en tête que pourcent des patients bénéficieraient d’un tel service. Voici donc l’état de la situation: le 19 septembre 2018, le rapport de l’ICIS sur l’accès aux soins palliatifs au Canada précisait deux des plus importantes limites auxquelles ont été confrontées les rédacteurs de ce rapport. D’une part, le manque d’informations sur l’accès aux soins palliatifs (en effet, peu d’informations comparables existent présentement sur la manière dont ce type de soins est administré au pays). Et d’autre part, l’absence d’une définition commune des soins palliatifs au Canada et de normes correctes pour leur administration.

Ressources

  • Le programme d’accompagnement des mourants« Dying Healed Program » est offert cet automne par Life Canada  à travers le Canada. Ce programme complet donne de la formation aux gens qui le souhaitent pour comprendre les enjeux liés à la légalisation de l’euthanasie et pour participer à la guérison de notre société blessée par la mise en œuvre de cette loi.

Événements

Dans la littérature

  • New England Journal of Medicine (septembre 2018): Voluntary Euthanasia — Implications for Organ Donation (Euthanasie volontaire: les implications pour les dons d’organes)
    Par ce genre de pratique, le don d’organe tuerait le patient. Aujourd’hui au Canada,        « une mort par euthanasie doit être causée par l’administration d’une « substance » et non par le prélèvement d’un organe. » On estime que la plupart des patients demandant l’euthanasie accepteraient de mourir aussi en faisant un don. Cette pratique serait une nouvelle manière de réduire le libre consentement du patient lorsque l’euthanasie lui est présentée.
  • JAMA (septembre 2018)Use of Palliative Care Earlier in the Disease Course in the Context of the Opioid Epidemic: Educational, Research, and Policy Issues(L’usage anticipé des soins palliatifs lorsque sévit une maladie dans le contexte d’une épidémie d’opioïdes: les enjeux sur l’éducation, la recherche et les politiques.)
    Cet article traite de la tendance dans certains milieux de procurer des soins palliatifs anticipés aux patients aux prises avec une maladie chronique. L’article souligne les défis reliés à l’usage d’opioïdes pour contrôler la souffrance lorsque cela est appliqué à un plus grand nombre de patients, nombre élevé causé par une période de traitement plus longue, ainsi qu’une plus grande probabilité de troubles de l’humeur et de toxicomanie.
  • Age and Ageing (septembre 2018)“What Matters to You”: Setting the Compass of Care in the Right Direction for Older People in Ireland 
    Ce qui compte pour toi (“What Matters to You”; WMTY) est une approche qui promeut le souci des conversations et l’empathie relationnelle comme soin.
  • JAMA Internal Medicine (septembre 2018)Ambiguity in End-of-Life Care Terminology—What Do We Mean by “Comfort Care?” 
    Pour illustrer la nécessité de clarifier la signification du terme « soins de confort », cet article utilise une mise en situation où le lecteur se retrouve face à un patient en fin de vie.
  • AMA Journal of Ethics (2018) How Do Medicalization and Rescue Fantasy Prevent Healthy Dying?
    “ Il est beaucoup plus facile pour les médecins d’aider leurs patients à « sauter » dans leur mort que de s’assoir avec eux, de les écouter et de les rediriger vers du personnel ressource, comme des travailleurs sociaux ou des aumôniers plus à même de répondre aux préoccupations existentielles, spirituelles, familiales et personnelles du patient en fin de vie. »
  • Canadian Journal of Public Health (2018)Quebec physicians’ perspectives on medical aid in dying for incompetent patients with dementia.
    (Perspectives des médecins du Québec sur l’aide médicale à mourir aux patients atteints de démence et devenus inaptes.) L’étude conclut que « Beaucoup de médecins du Québec appuient l’extension de l’aide médicale à mourir aux patients inaptes atteints de démence pour soulager les souffrances au stade terminal. » Ces conclusions se veulent informatives dans le cadre des débats actuels qui visent à déterminer s’il faut ou non étendre l’aide médicale à mourir à ces patients.
    Les résultats indiquent toutefois que seulement « 136 médecins sur 653 ont retourné le questionnaire ». En tout respect pour la population concernée, il faut donc s’interroger sur la « représentativité » de l’échantillonnage. Il y a un biais de 79% de non-représentativité dans cette étude, ce qui remet en doute la fiabilité et la validité des conclusions de ce sondage.
    La politique éditoriale du journal de L’Association médicale canadienne veut qu’une étude ne soit publiée que lorsqu’elle obtient un taux de réponse d’au moins 60% (Huston, 1996). Fowler, une figure bien connue dans le domaine de la méthodologie des recherches par sondages, précise : « Je me retrouve parfois devant des rapports de sondages menés par la poste auxquels seulement 5% à 20% des personnes sondées ont répondu… Il est rare qu’on parvienne à des statistiques crédibles sur les caractéristiques d’une population prise comme un tout avec cette méthode » (Fowler, 2002).

    • Huston P. Reporting on surveys: information for authors and peer reviewers. Can Med Assoc J. 1996;154:1695–8.
    • Fowler FJ. Survey Research Methods. 3rd ed. Thousand Oaks, CA: Sage Publications; 2002.

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