Il n’est pas vrai que « l’aide médicale à mourir » fournit toujours une mort calme et tranquille. Non, l’acte euthanasique est un geste violent, pour la personne tuée, et aussi pour le médecin.
Ceux qui veulent légaliser « l’aide médicale à mourir » affirment qu’il faut permettre une mort plus facile aux personnes en fin de vie. Ils disent que l’euthanasie est la manière de le faire. Pourtant, il existe des indications claires que l’euthanasie est souvent une manière violente de mourir.
Prenons les cas récents de deux condamnés à mort, Clayton Lockett et Dennis McGuire, don’t l’exécution par injection létale s’est très mal passée. Lockett a pris 26 minutes à mourir. Des témoins ont dit qu’il avait haleté tout ce temps. McGuire est mort plus d’une heure après l’injection, d’une crise cardiaque, alors que l’injection létale avait causé la rupture d’une veine. L’exécution a été « ratée ». C’est pourtant la tâche du bourreau de s’assurer que l’exécution soit réalisée correctement.
J’hésite à comparer les humains aux animaux, mais il y a plein d’histoires d’euthanasies bâclées pour les animaux aussi. Une recherche rapide sur Google suffit pour trouver de multiples exemples. Et pourtant les vétérinaires font ces procédures régulièrement.
Mais il y a aussi des cas documentés de suicides assistés bâclés. David Reinard raconte le cas d’une personne qui s’est réveillée trois jours après avoir pris une prescription létale, et le cas d’une personne qui a dû « aider » le mourant quand il a commencé à vomir et à être très agité.
La mort par euthanasie, par « aide médicale à mourir », par suicide assisté ou par injection létale peut être très violente pour la personne qui meurt. Mais c’est aussi violent pour le médecin chargé de la procedure. Marie de Hennezel, psychologue, psychothérapeute et auteure française, en parle avec éloquence :
« En tant que psychologue, j’ai reçu depuis vingt ans bien des confidences de médecins et d’infirmières ayant euthanasié un patient. Je peux attester de la violence que représente cet acte radical : les gens font des cauchemars pendant longtemps et certains, hantés par le dernier regard de celui ou celle à qui ils ont donné la mort, traînent des dépressions qui n’en finissent pas. Il faut prendre conscience du poids que cela peut représenter pour eux ».
Soyons conscients des faits. L’euthanasie n’assure pas une mort calme, digne, et sans douleur. Si nous voulons vraiment aider les gens en fin de vie, il faut améliorer l’accès aux soins palliatifs.