Le Groupe Provincial-Territorial veut la mort sur demande pour tous (même les enfants)

C’est avec consternation que nous avons pris connaissance du rapport final du Groupe Consultatif Provincial-Territorial publié le 30 novembre. À l’évidence, les 43 recommandations du rapport n’ont d’autre objectif que la promotion la plus totale de l’euthanasie et du suicide assisté au Canada. Les auteurs du rapport abandonnent toute prudence et ne font aucune tentative pour prévenir les dérives, faisant plutôt voler en éclats tous les critères, pourtant minimes, énoncés par la Cour suprême du Canada dans la décision Carter en les interprétant avec l’intention non dissimulée de revendiquer la mort sur demande pour tout le monde.

En premier lieu, le rapport s’égare dans son interprétation de la décision Carter quand les auteurs avancent que la définition d’un « adulte » devrait inclure les enfants parce qu’elle « a trait à la capacité du patient à donner son consentement, plutôt qu’à une limite d’âge [pour pouvoir] donner accès à l’aide médicale à mourir aux patients en possession de leurs facultés, peu importe leur âge ».

Ensuite, le rapport conseille d’étendre au personnel infirmier et aux adjoints des médecins le pouvoir de donner la mort, et recommande d’obliger les personnes et les institutions qui refusent d’y participer à devenir complices en trouvant un volontaire qui fera le travail à leur place. Selon les auteurs, l’État devrait même financer toutes les démarches d’euthanasie et de suicide assisté, et les paiements d’assurance-vie devraient être garantis pour les proches du défunt, ouvrant toute grande la porte aux abus financiers et à la pression que redoutent tant les personnes malades ou âgées, et qui craignent de devenir un fardeau pour leur entourage.

Enfin, parmi la longue liste qui facilite le chemin du suicide ou de l’euthanasie pour les uns et qui renforce les contraintes pour les autres, nous retrouvons une mesure qui, à elle seule, enlève tout restant de crédibilité au rapport. Dans son délire d’étendre la portée de la loi, le rapport précise que « dans les circonstances où le nombre de médecins est limité, les provinces et les territoires devraient permettre le recours à des évaluations médicales virtuelles et à des téléconsultations médicales (ou à d’autres types de consultations sur vidéo) ». Une telle recommandation méprise à la fois l’importance cruciale des rapports humains dans la médecine et la valeur des personnes en situation de vulnérabilité, en plus de menacer la vie des personnes dont les symptômes ne sont pas bien contrôlés par manque de traitement.

Au final, alors que la Belgique se questionne sur l’étendue des ravages de sa loi, les auteurs du rapport cherchent à ouvrir les vannes de la permissivité au-delà de tout ce qui se fait ailleurs, même dans les juridictions les plus permissives. Toutes les recommandations des auteurs de ce rapport laissent place à une interprétation des plus subjectives et potentiellement irrationnelle qui lance l’expertise médicale au fond d’une poubelle remplie de vide juridique.

En conclusion, ce rapport incontestablement pro-euthanasie et pro-suicide assisté comporte de telles énormités que le Canada perdrait toute crédibilité sur la scène internationale s’il servait de base à une éventuelle législation fédérale, provinciale ou territoriale. Son approche, qui milite pour l’accès universel à la mort sur demande au lieu d’exiger de bons soins pour tout le monde, relègue la prudence et la protection de la population canadienne au plus bas de la liste des priorités.

En plus de promouvoir la mort sur demande pour tous, les auteurs du rapport recommandent aussi la mise en place d’une propagande nationale en faire une promotion active de façon à entretenir le mythe du bienfait public. Une telle politique de mort sur demande nous semble bien opposée à l’optimisme politique et social annoncé par le Premier Ministre Justin Trudeau et sa promesse de « sunny ways for Canada ».

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