Montréal, le 23 septembre 2015 – Le Collectif des médecins contre l’euthanasie déplore certaines des dispositions adoptées par le Collège des Médecins dans son « Guide d’exercice sur l’aide médicale à mourir.»
À l’article 7.2 de son Guide, le Collège ordonne aux médecins de fausser la cause réelle des décès sur le bulletin de décès prescrit par la Loi sur la santé publique pour les patients qui auront recours à « l’aide médicale à mourir » (AMM). Cet article indique clairement que «le médecin doit y inscrire comme cause immédiate de décès la maladie ou l’affection morbide ayant justifié l’AMM et provoqué la mort. (…) Le terme d’aide médicale à mourir ne devrait pas figurer dans ce bulletin. En effet, une telle mention, si elle était connue de proches non informés, pourrait d’une part aller à l’encontre de la volonté d’un patient souhaitant garder ce renseignement confidentiel et, d’autre part, leur causer préjudice. »
Cette directive du Collège va à l’encontre de l’article 19 du Règlement d’application de la Loi sur la santé publique qui stipule que « la cause de la mort doit être indiquée de la façon la plus précise possible. » Il va sans dire qu’une telle pratique comporte un grave manquement à l’éthique et qu’elle risque d’engendrer des dérapages sérieux et d’inévitables abus, en plus de fausser les statistiques officielles sur les véritables causes des décès au Québec.
Ce guide d’exercice vient confirmer les inquiétudes des professionnels de la santé, notamment les soignants spécialisés en soins de fin de vie (soins palliatifs), qui considèrent depuis le début que l’euthanasie ne fait pas partie des soins médicaux de par sa portée homicidaire.
Nous tenons à rappeler que tous les médecins ont le droit de refuser de tuer leurs patients sans crainte de représailles et qu’il en est de même pour les pharmaciens, infirmières et autres travailleurs de la santé.
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