Le Bulletin Collectif, février 2021

Avez-vous eu une expérience négative avec l’AMM? Partagez votre expérience personnelle avec l’AMM en contactant le Compassionate Care Community à 1-855-675-8749/ info@beingwith.org

Projet de loi C-7 :

La semaine dernière a marqué la troisième lecture et le débat sur le projet de loi C-7, loi modifiant le code pénal (aide médicale à mourir).

Le projet de loi C-7 proposent d’abroger les dispositions actuelles du code pénal, qui exigent que la mort naturelle soit raisonnablement prévisible pour avoir accès à l’aide médicale à mourir.

Le mardi 9 février, les sénateurs ont voté pour donner au gouvernement fédéral 18 mois pour élargir l’accès à l’aide médicale à mourir aux personnes souffrant uniquement de maladies mentales.

Le mercredi 10 février, les sénateurs ont voté pour élargir l’accès à l’aide médicale à mourir aux personnes mourantes par des demandes anticipées.

Un vote final sur le projet de loi C7 est prévu pour aujourd’hui, le 17 février.

Le projet de loi sera ensuite renvoyé à la Chambre des communes, qui pourra ou non accepter les amendements.

Malgré la lugubre procédure, de nombreux sénateurs se sont battus avec force et détermination sur le front politique pour protéger les droits des canadiens vulnérables.

Le leader conservateur du Sénat, Don Plett, a proposé deux amendements, qui ont été rejeté. Un amendement visait à protéger les droits constitutionnels de liberté de religion et de conscience en rendant illégale l’obligation de contraindre un professionnel de santé à participer à l’AMM, tandis que l’autre visait à protéger le patient contre la coercition en exigeant que l’option de l’AMM soit soulevée uniquement par le patient, et non par un professionnel de santé. M. Plett a fait valoir que ce dernier amendement contribuerait à apaiser les inquiétudes des personnes handicapées qui se plaignent de se sentir obligées de recevoir l’aide médicale à mourir.

Le discours de l’Honorable Julie Miville-Dechêne au Sénat fait écho aux préoccupations de plusieurs concernant l’aide médicale à mourir pour les maladies mentales. Elle cite l’accès limité aux soins palliatifs et autres services de soutien, les garanties inadéquates, les risques d’abus et l’importance d’étudier l’impact qu’aura l’élargissement de l’accès à l’aide médicale à mourir sur les membres les plus vulnérables de la société.

Nous vous encourageons à contacter les membres du Parlement et à leur demander de rejeter les amendements qui étendent l’euthanasie encore plus loin que dans le projet de loi initial. De plus en plus de groupes se font entendre en ce qui concerne leur opposition au projet de loi C-7.

Les dirigeants des Premières nations affirment que le projet de loi C7 va à l’encontre de leurs croyances et de leurs valeurs (First Nations leaders say Bill C7 goes against their beliefs and values)
Dans une lettre adressée à la commission sénatoriale, les leaders indigènes ont exprimé leurs graves préoccupations concernant l’impact du projet de loi C-7. Leur lettre exhorte les sénateurs, les dirigeants et les régulateurs fédéraux et provinciaux à défendre le droit des peuples indigènes (et de tous les canadiens) à ne pas être contraints de collaborer à l’application de l’aide médicale à mourir et le droit à l’autodétermination et à agir selon sa conscience.

OMA (Association médicale de l’Ontario) :

La semaine dernière, l’Ontario Medical Association a envoyé une lettre (en anglais) à la sénatrice Mobina Jaffer, présidente de la commission sénatoriale des affaires juridiques et constitutionnelles, et à la ministre de la santé de l’Ontario, Christine Elliot, demandant un droit de conscience pour les médecins dans le cadre de l’aide médicale à mourir.

Un groupe de rabbins a écrit une lettre (en anglais) demandant aux sénateurs d’amender le projet de loi C-7 afin de protéger les personnes contre la coercition, de garantir une allocation adéquate des ressources pour des soins significatifs et de s’assurer que les médecins ne sont pas tenus de participer si cela viole leurs croyances religieuses ou leur conscience morale.

Dr. Joel Zivot :

Le Dr Joel Zivot, anesthésiste, expert en éthique de l’injection létale et de la mort assistée, a soulevé une question peu discutée : l’expérience de l’AMM. Il cite des recherches indiquant que l’AMM n’est peut-être pas aussi paisible et indolore qu’on le pense généralement. Cliquez ici pour lire la réponse bien articulée du Dr Zivot à un mémoire présenté au Sénat par les sénateurs Kutcher, Mégie, Moodie et Ravalia le 2 février, réfutant les arguments qu’il a présentés.

Dissidence parmi les psychiatres du Québec

Un groupe de psychiatres québécois a exprimé son appréhension quant à l’extension de l’AMM aux personnes atteintes de maladie mentale.

Ils ont soumis un mémoire au Sénat canadien sur la santé mentale comme seul critère d’aide médicale à mourir (AMM), ainsi qu’un article d’opinion publié dans Le Devoir, rédigé en raison de graves préoccupations concernant un document de travail présenté par l’Association des médecins psychiatres du Québec (AMPQ)

Les rapporteurs spéciaux Gerard Quinn, Olivier De Schutter et Claudia Mahler, qui ont enquêté sur la législation canadienne en matière d’aide médicale à mourir (AMM) au nom du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, ont publié un communiqué de presse le 25 janvier, intitulé : Disability is not a reason to sanction medically assisted dying (Le handicap n’est pas une raison pour sanctionner l’aide médicale à mourir). Ils ont exprimé leur grave préoccupation face à “une tendance croissante des nations à promulguer une législation permettant l’accès à l’aide médicale à mourir (AMM), basée en grande partie sur le fait d’avoir un handicap ou des conditions handicapantes, y compris la vieillesse”.

Dans son témoignage au Sénat au début du mois, Jonathan Marchand (Coopérative québécoise pour la vie autonome et Conseil des Canadiens avec déficiences) a mis en garde contre le projet de loi C-7 qui accroîtrait les pressions indues exercées sur les personnes handicapées pour qu’elles se prévalent de l’AMM comme “solution” avant de leur offrir de l’aide pour vivre, ce qu’il a vécu lui-même, lorsqu’il a été “contraint d’accepter l’euthanasie” en raison de ses déficiences. Il a déclaré que le projet de loi est “incroyablement discriminatoire” à l’égard des personnes handicapées.

Commentaires : (Veuillez noter que de nombreux articles ne sont disponibles qu’en anglais)

Dans la littérature :

Événements:

  • MAiD : Jusqu’où osons-nous aller en matière d’assistance médicale aux mourants ? (MAiD: How far dare we go on medical assistance in dying?)
    22 février 2021, 12:00 – 13:00 PM EST (Webinaire gratuit, en ligne)
  • Série de conférences d’urgence : Le projet de loi C-7 et les soins palliatifs (Emergency Lecture Series: Bill C-7 and Palliative Care), 23 et 24 février 2021. Cliquez ici pour vous inscrire.
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