Le 20 février 2014, l’émission The Current, de Radio Canada (CBC) a diffusé une entrevue que lui a accordée le Dr Balfour Mount. Cette emission avait pour thème : Checking-In : The Triple Package, Cancer Research and How stress levels affect traders. L’entrevue du Dr Mount commence à quinze minutes/10 secondes (15 :10).
En tant que fondateur des soins palliatifs en Amérique du Nord, il sait ce dont il parle quand il discute des soins pour les personnes en fin de vie. En tant que patient atteint du cancer, il a une perspective très personnelle sur la question. Comme il le dit en entrevue, il ne parle pas à partir d’une tour d’ivoire.
J’ai été particulièrement frappé par une des affirmations du Dr Mount, lorsqu’il dénonce le langage confus utilisé par le Projet de loi 52 et donne comme exemple le choix de l’expression « aide médicale à mourir ». Le Dr Mount dit espérer que tout le monde appuierait l’aide médicale à mourir, puisqu’il s’agit de l’objetif premier des soins palliatifs. Cependant, l’aide médicale à mourir ne devrait pas être le meurtre intentionnel d’un patient – comme le prévoit le projet de loi. Les patients doivent être accompagnés et soutenus par leurs médecins jusqu’à la fin, sans que leur mort soit jamais provoquée intentionnellement.
Le sondage Ipsos publié en septembre dernier a bien illustré cette confusion en démontrant que seulement le tiers de la population comprend ce qu’est « l’aide médicale à mourir » proposée par le Projet de loi 52.
Le Dr Mount ajoute qu’il trouve la situation ironique :
« Il est ironique que ce soit le contexte progressif du Québec qui nous a encouragé et soutenu dans nos efforts pour développer le premier programme de soins palliatifs. Oui, très ironique que ce soit ici, 40 ans plus tard, que la question de l’euthanasie refasse surface!»
Le gouvernement se croit progressif de vouloir légaliser l’euthanasie. Ce qui serait vraiment progressif, ce serait d’implanter un système permettant à chaque citoyen d’avoir accès à des soins palliatifs de qualité, peu importe où il vit au Québec.
ShareMAR
2014
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