Chers collègues et amis,
Vous avez sûrement entendu ce samedi 7 septembre que le Québec permettra l’aide médicale à mourir par demande anticipée dès le 30 octobre prochain, pour les personnes diagnostiquées d’une maladie menant à l’inaptitude.
La peur de vivre avec un trouble neurocognitif, dans un système de santé qui ne répond déjà pas aux besoins des aînés a amené le Québec au point où on mettra fin à la vie des gens sans qu’ils le demandent et sans leur consentement. Le consentement préalable à l’AMM au moment du diagnostic a peu à voir avec le consentement libre et éclairé qu’exige l’éthique médicale.
Le consentement, pilier de la campagne pour l’AMM il y a dix ans, est bafoué dans le cas de nos citoyens les plus vulnérables, les aînés souffrant de troubles cognitifs. Ils ne devraient pas être euthanasiés alors qu’ils ont le plus besoin de protection. Il y a tant à faire pour leur permettre une fin de vie digne et heureuse ; ce qui nous manque, ce sont les ressources pour le faire.
Quels médecins conseilleront à un patient récemment diagnostiqué avec un trouble neurocognitif d’anticiper sa mort, en prétendant qu’il peut prévoir son avenir et savoir ce qu’il voudra ?
Quels médecins feront une injection létale à cause d’un document que leurs patients devenus inaptes ont signé il y a des années, sous l’emprise de la peur et avec je ne sais quel degré de compréhension?
Nous ne le ferons pas. Nous pouvons faire mieux.
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La couverture médiatique de cette nouvelle ignore largement les voix de la prudence, tout comme l’Assemblée nationale les a ignorées lors de l’adoption de la loi l’année dernière.
Voici deux exceptions : le Dr Félix Pageau, gériatre, et Nicole Poirier, fondatrice et directrice de la Maison Carpe Diem à Trois-Rivières.
Faites entendre votre voix, par des articles et des lettres aux médias, et dans votre milieu professionnel.
N’hésitez pas à nous écrire si vous avez besoin d’idées ou d’aide.
Sincèrement,
Catherine Ferrier, MD