Légaliser l’euthanasie n’est jamais une bonne idée, mais c’est une particulièrement mauvaise idée en ces temps économiques difficiles, explique la Baronne Campbell de Surbiton. Membre du gouvernement de la Grande-Bretagne, et vivant en situation de handicap, elle est bien placée pour savoir de quoi elle parle.
Le débat sur l’euthanasie fait rage dans bien des pays. Le Québec est en relâche jusqu’après les élections, mais cela risque de revenir. Au Canada, l’Association médicale canadienne a entamé des consultations auprès de ses membres, ainsi qu’auprès du public. Les élus du New Hampshire viennent de voter contre un projet de loi qui aurait légalisé le suicide assisté, comme cela s’est produit en Oregon. La polémique est bien vivante en France aussi. En Australie, où l’euthanasie a été brièvement légale (avant que la loi soit annulée), la discussion recommence. Et cela se passe aussi en Grande-Bretagne, où la Cour Suprême vient de remettre un verdict qui demande plus de clarté dans la loi interdisant le suicide assisté.
La Baronne Campbell nous dit qu’en ces temps de récession, le danger de l’euthanasie envers les personnes âgées ou en situation de handicap est grandement accru. Elle affirme qu’un des résultats de la longue période de ralentissement économique [vécu en Angleterre, mais aussi au Québec] est le durcissement des attitudes envers les membres vulnérables de la société.
Avec tout ce qu’on a pu lire récemment dans les journaux au sujet des réductions dans les services de santé au Québec, il ne serait pas étonnant que les gens commencent à réagir comme le constate la Baronne Campbell.
J’ai déjà écrit au sujet des risques qui pèseront sur les personnes en situation de handicap advenant la légalisation de l’euthanasie, ou « aide médicale à mourir ». J’ai aussi écrit au sujet du côté économique de l’euthanasie ou du suicide assisté. Ces risques sont réels et, en tant qu’humain, on ne peut pas les ignorer.
L’idée de légaliser l’euthanasie ou le suicide assisté, même si on les déguise en « aide médicale à mourir », n’est jamais une bonne idée. Ce l’est encore moins quand on fait face à une crise économique.