Aide médicale à mourir : l’heure de la vérité a sonné

Montréal, le 3 septembre 2015 –  L’annonce par le Collège des médecins de la publication imminente du protocole d’administration de l’aide médicale à mourir, un euphémisme pour décrire l’euthanasie, a provoqué plusieurs déclarations intempestives et fausses de la part de plusieurs autorités en place.

Tout au long du débat qui a mené à l’adoption du projet de loi 52, Loi concernant les soins de fin de vie, Vivre Dans la Dignité et le Collectif de médecins contre l’euthanasie ont toujours agi avec grand respect pour la vérité et la dignité. C’est pourquoi, les deux organismes qui représentent ensemble plus de 700 médecins et 12,000 citoyens se sentent aujourd’hui le devoir de dénoncer certaines faussetés véhiculées dans les derniers jours.

Les maisons de soins palliatifs

Le Dr. Barrette et Madame Hivon se sont étonnés du refus des maisons de soins palliatifs d’offrir l’aide médicale à mourir et d’aucuns, comme Me Jean-Pierre Ménard, un des architectes de la Loi 52, vont même jusqu’à les menacer de coupures de subventions.

Tout au long du processus qui a mené à l’adoption de la Loi 52, les maisons de soins palliatifs ont répété qu’elles n’offriraient pas l’aide médicale à mourir et ce droit de refus a été enchâssé dans la Loi 52. L’exercice de ce droit ne saurait faire l’objet d’étonnement et encore moins de représailles.

Les médecins

L’annonce par certains médecins experts en soins palliatifs qu’ils ne poseront pas le geste d’aider leur patient à mourir a aussi suscité maintes réactions, accusations et menaces à leur égard. Nous désirons rappeler aux autorités, à la population et aux médecins eux-mêmes que tous les médecins, palliativistes ou autres, ont le droit strict de refuser de pratiquer l’aide médicale à mourir et que, contrairement à ce qui a été affirmé maintes fois, les médecins objecteurs de conscience n’ont aucune obligation en cas de refus de trouver un autre médecin qui acceptera de poser ce geste. Même la Cour suprême du Canada dans la décision Carter a reconnu ce droit des médecins de ne pas être forcés à pratiquer l’aide médicale à mourir à l’encontre de leurs convictions personnelles.

Nous saluons d’ailleurs le courage de tous les médecins qui ont déjà annoncé publiquement leur refus de pratiquer ce geste qui ne constitue pas un soin et encore moins un soin de santé. Nous invitons tous les médecins qui partagent ce point de vue à ne pas se sentir isolés ou menacés, mais, au contraire, à faire connaître leur position publiquement et à se joindre au Collectif des médecins contre l’euthanasie.

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